Assistante maternelle à Thiais

Contrairement aux idées reçues, l’apprentissage de la langue n’est pas inné chez les enfants. Bébé apprend à parler en imitant ce que font les adultes autour de lui et ce qu’il entend. Il existe également quelques techniques que vous pouvez mettre en place en tant que parent afin d’aider votre petit à prononcer ses premiers mots et à développer son langage. Quels sont-ils ? Le point.

Éviter de parler bébé

C’est souvent l’erreur que commettent les adultes. Sous prétexte que les bébés sont mignons, vous serez tenté d’adopter un langage que même bébé ne comprend pas. C’est ce que les experts ont appelé pourtant : « le parler bébé ». Si vous souhaitez réellement que votre enfant apprenne à parler rapidement, évitez d’utiliser ce langage quand vous lui adressez la parole. Cela ne signifie pas que vous devez utiliser les mêmes termes que ceux pour expliquer des choses à votre patron. Il y a un juste milieu à respecter. Optez pour des mots simples, mais sans tomber dans le ridicule.

À savoir que bébé imitera forcement la langue et l’accent de celui ou celle avec qui il sera le plus en interaction. Ce peut être vous, en tant que parent, ou la nounou, voire le personnel de la crèche. Il n’y a pas d’ADN préinscrit dans votre enfant qui l’incitera à parler en premier votre langue maternelle. Tout se fera à l’apprentissage.  C’est un détail que vous devez notamment prendre en compte quand vous choisissez votre nounou ou garderie.

Faire grandir bébé dans un environnement animé

Sachez que bébé n’apprendra jamais à parler dans un environnement ultra silencieux. Vous devez lui parler afin qu’il puisse décrypter les règles de base de votre langage : les mouvements de la bouche, les sons, etc. 

Attention ! Quand on parle ici d’environnement animé, il ne s’agit pas non plus de placer votre enfant dans une pièce à plusieurs dizaines de décibels. Comme pour le reste de ses organes, l’appareil auditif de bébé est encore fragile. On définit ici comme environnement idéal pour l’apprentissage de la langue une pièce où il pourra entrer en interaction avec d’autres, jouer, discuter à sa manière et apprendre les mimiques. Notez aussi que bébé n’utilisera pas forcément les termes exacts dès ses premières prises de parole : « papou » au lieu de « papi », « papo » au lieu de « chapeau ». Au final, en le côtoyant au quotidien, vous apprendrez aussi à le comprendre au fur et à mesure qu’il apprendra à parler comme vous.

Parler à bébé avec des signes et des mots

Dès leur plus jeune âge, les bébés sont davantage attirés vers les mimiques ou les signes. Les gestes sont plus faciles à faire pour lui. Ils lui permettent de comprendre ce que vous dites. Pour l’aide à parler plus vite, ne vous contentez donc pas de simplement parler et décrire les choses. Utilisez les gestes et les signes pour appuyer vos mots.

Pointez du doigt les objets ou les personnes que vous souhaitez lui faire voir, utilisez à profusion vos mains pour discuter avec lui : ce sont des techniques qui ont d’ores et déjà fait leur preuve. Raison pour laquelle d’ailleurs les comptines pour enfant ont autant de gestes. Ce sont aussi d’excellents moyens pour aider bébé à apprendre votre langage.  Pour le mot bonjour par exemple, vous pouvez commencer par tendre la main. Pour le bisou, pensez à avancer votre bouche/joue. Il existe plusieurs mimiques de ce genre dont certaines peuvent être inventées par les parents pour développer un langage particulier et un lien unique entre eux et leurs enfants. Vous pouvez en faire de même.

Connaitre les étapes de l’apprentissage

Bébé ne se met pas à formuler des phrases du jour au lendemain. L’apprentissage du langage, même maternel, doit passer par plusieurs étapes qui évoluent en fonction de l’âge de chaque enfant.

  • Tout commence à 3 et 6 mois. C’est le moment des premiers gazouillis. Votre enfant tentera déjà par ces bruits de communiquer avec vous. Il n’a pas encore la capacité d’articuler correctement. Vous devez continuer de discuter avec lui et de lui présenter les choses pour lui permettre d’apprendre les mouvements de la bouche pour parler, etc. Sans compter que ces moments de partage peuvent renforcer les liens entre vous et bébé. Pendant vos discussions, vous pouvez aussi l’imiter pour lui faire un peu plaisir.
  • À partir de 7 et 10 mois, votre enfant babillera. Il commencera ses premières syllabes : « papapapapa » ou « mamamamama ». Sa compréhension des choses évolue. C’est le moment idéal d’ailleurs pour lui expliquer son programme pour qu’il puisse faire le lien : le moment du repos, le repas, les gouters, les jeux, etc. Vous devez l’inciter le plus possible à babiller pour lui permettre de bien articuler. Ce peut être en discutant avec lui ou en l’imitant en jouant, etc.
  • À 1 an, votre enfant prononcera ses premiers mots : « papa », « maman », « coucou », « oui », « non », etc. Ce sont des mots simples, mais qui vous permettront déjà de mieux communiquer avec lui. Il comprend ce que vous dites. Il pourra y répondre par des gestes s’il ne connait pas encore les mots. Mots que vous pouvez d’ailleurs déjà lui apprendre petit à petit. Arrivé à ce stade, vous devez tout mettre en œuvre pour développer le langage de votre enfant : des phrases simples, des histoires avant de dormir, etc.
  • Il faudra attendre les 16 à 19 mois pour que bébé sache associer deux mots « au revoir papa », « veux pas », etc. À cet âge, vous devriez pouvoir compter dans les 7 à 20 mots dans le vocabulaire de votre enfant. Et pour développer son vocabulaire, vous devez reprendre ce qu’il dit en une phrase correcte, sans pour autant la compliquer.
  • Vers 2 ans, votre enfant commencera à réellement parler. Certes, il fera quelques erreurs au passage, que vous devez reprendre, mais il sera à même de s’exprimer et de vous dire ce qu’il veut, voire de tenir une véritable conversation. Ce qui l’aide vers 2 ans et demi à avoir un langage plus ou moins correct avec un sujet, un verbe et un complément.

Être patient

Vous l’aurez compris, l’apprentissage de la langue à bébé est une affaire de patience. Et pour vous faciliter les choses, ainsi qu’à votre enfant, vous pouvez tout faire sous forme de jeu. Le principe est simple : discuter quotidiennement et aussi fréquemment que possible avec votre petit pour l’aide à se développer rapidement.

C’est aussi l’avantage des crèches. Entouré d’autres enfants de son âge, votre bébé aura moins de mal à apprendre le langage. Doués d’une certaine forme d’intelligence, les enfants en bas âge basent l’essentiel de leur apprentissage sur les mimiques et l’imitation. Cela s’applique également pour le langage.

Bébé ne parle pas après 2 ans : que faire ?

En règle générale, vers l’âge de 2 ans, votre enfant devrait déjà être en mesure de prononcer des mots comme « maman » « papa », etc. C’est le moment où le suspens est à son comble : quel mot va-t-il dire en premier ? Et qui fait même l’objet de paris chez certains parents ! Mais comme susmentionné, chaque enfant évolue à son rythme. Votre enfant peut avoir un léger retard. Cela n’a rien de bien grave ! Surtout que selon les experts, les enfants les plus intelligents, qui préfèrent d’emblée la qualité des syllabes que la quantité des mots et qui souhaitent bien articuler, peuvent prendre un peu plus de temps que la moyenne.

Généralement, les véritables signes d’un problème d’audition ou d’apprentissage et même psychomoteur ne se font voir qu’au bout de la troisième année de votre bébé.  Encore, en fonction des signaux que vous pouvez constater, les problèmes en question peuvent être plus ou moins graves. Entre autres, un zozotement n’est pas une situation insurmontable. De même, le bégayage ne devrait pas être une source d’angoisse. De nos jours, il existe même des traitements contre le bégaiement. Pour confirmer quelques diagnostics que ce soit, vous devez au bout de 3 ans consulter un spécialiste, à savoir : un otho rhinolaringologiste ou ORL.

À savoir que le trouble du langage peut avoir plusieurs origines. Ce peut être un problème d’audition qui se règlera rapidement avec les différents dispositifs disponibles sur le marché. Ce peut également être un blocage psychologique qui nécessitera l’intervention d’un pédopsychiatre. Dans le pire des cas, ce peut être une malformation psychomotrice. Différents traitements pourront alors être proposés par les médecins spécialisés comme le neuropédiatre, etc.er

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